HISTOIRE
My head is full of dreams
La première chose que j'ai remarquée en quittant la ville, c'est l'odeur : plus sucrée, plus pure. Toutes ces années j'en ai rêvé, et tout est encore mieux que l'étendue de mon imagination. Ces années à gaver mon imaginaire de vieux romans fantaisistes qui datent encore de l'époque de la Terre, à défaut d'avoir une collection raisonnable de bouquins qui nous feraient découvrir notre monde, mais celui-ci est encore trop jeune. Très tôt, j'ai su que je consacrerais ma vie à satisfaire ma curiosité.
Ce désir provient sans doute de mon enfance où j'ai sans cesse été confinée entre quatre murs. Mon plus vieux souvenir remonte à l'orphelinat, où on nous faisait passer d'une pièce à l'autre dans une ennuyante routine, sans aucune liberté. Même la cour extérieure était entourée d'une clôture. Dès que j'avais accès à une fenêtre - ma préférée était celle au-dessus de mon lit, car nous étions dans le dortoir qui, à l'époque, était le plus haut de l'immeuble et je voyais bien l'horizon -, je ne pouvais m'empêcher d'observer et de rêver. Les rares fois où nous avons été à la plage je courrais le long de la mer, les bras dans les airs comme des ailes d'oiseaux, et je riais aux éclats. Cette joie et cette aspiration à la liberté m'a valu des autres enfants le surnom « Hotaru », c'est-à-dire « Libellule ».
Vers l'âge de 6 ans, un vieux couple m'a pris sous leur garde. Des japonais très orgueilleux, qui semblaient ne m'avoir adoptée que dans l'unique but de ne pas se faire reprocher de ne servir à rien, car ils étaient trop vieux pour travailler et ils n'avaient aucune descendance pour contribuer dans la société. Maintenant, ils avaient au moins un enfant à élever... Alors que plusieurs enfants m'enviaient, moi je me sentais à nouveau confinée, et terriblement seule. Ils étaient très stricts et ne me permettaient aucunes sorties, ni même d'être moi-même : au moindre excès d'enthousiasme, j'étais de suite ramenée à l'ordre.
À cette époque j'ai aussi intégré l'école, où l'accueil a été moins chaleureux que je l'aurais cru. Pour des jugements divers -principalement de fausses rumeurs - je suis devenue en quelque sorte une paria. Même si je me suis fait quelques amis au fil des années, la performance scolaire primait sur le social pour mes parents, alors je passais le plus clair de mon temps à étudier, lire et faire des tâches à la maison.
Lorsque vint le moment de choisir ma spécialité, mes parents auraient souhaité que je prenne la voie du juridique, parmi les postes les plus importants et convoités de la ville. Cette fois encore j'ai failli leur obéir, mais à la dernière minute j'ai changé d'idée. Puisque je savais qu'ils faisaient partie de ceux que l'on considère comme des « rebelles » - c'est-à-dire que leur idéologie était de voir ce monde être développé à son maximum au détriment de son écosystème -, je leur ai simplement dit que je poursuivais mes études dans la science, pour devenir médecin par exemple. Fiers et confiants, ils m'ont crue, ils ne se questionnaient donc jamais quand ils me voyaient le nez dans mes livres de biologie.
Lorsque j'eu atteint ma majorité, j'ai quitté le nid familial pour vivre par moi-même comme je le souhaitais. De ce fait, j'ai aussi renié le patronyme de ma famille d'accueil pour retrouver celle que j'étais : Hotaru, qui me ressemble beaucoup plus. Me trouvant un petit boulot dans une ferme, j'eu une petite maison sur le terrain pour moi toute seule, avec la liberté à laquelle j'aspirais tant. Ma première excursion en dehors des limites de la ville fut pour moi comme la découverte d’un monde complètement nouveau, malgré les enseignements et les photos que j’avais reçu, de pouvoir y poser le pied était une expérience complètement différente. Même si cette nature est considérée comme hostile, j’aspirais à y passer le plus de temps possible plutôt que d’être en ville. Dès mes premières explorations fus fascinée par la flore de cette planète encore si mystérieuse, ciblant plus particulièrement les plantes toxiques et carnivores. Souvent, je ramenais des échantillons à étudier au labo et je ne répondais que vaguement à la façon de je me les suis procurés.
Rapidement, je grimpai dans les rangs des élèves ayant le plus grand potentiel du métier, et je terminai mes études avec une mention spéciale. Par contre, puisque les étudiants n'ont techniquement encore aucune expérience de terrain, j'ai été placée dans une troupe d'exploration en tant que stagiaire. N'ayant malheureusement plus le temps pour occuper mon emploi à temps partiel, j'ai dû quitter la maison que je louais à mes employeurs pour retourner vivre en ville, plus près des laboratoires et des lieux de départs pour les excursions. Il m'arrive tout de même de parfois me faufiler dans la nuit pour grimper à l’endroit le plus haut près du mur pour écouter et imaginer tout ce qu’il reste à découvrir de l’autre côté.
Ce désir provient sans doute de mon enfance où j'ai sans cesse été confinée entre quatre murs. Mon plus vieux souvenir remonte à l'orphelinat, où on nous faisait passer d'une pièce à l'autre dans une ennuyante routine, sans aucune liberté. Même la cour extérieure était entourée d'une clôture. Dès que j'avais accès à une fenêtre - ma préférée était celle au-dessus de mon lit, car nous étions dans le dortoir qui, à l'époque, était le plus haut de l'immeuble et je voyais bien l'horizon -, je ne pouvais m'empêcher d'observer et de rêver. Les rares fois où nous avons été à la plage je courrais le long de la mer, les bras dans les airs comme des ailes d'oiseaux, et je riais aux éclats. Cette joie et cette aspiration à la liberté m'a valu des autres enfants le surnom « Hotaru », c'est-à-dire « Libellule ».
Vers l'âge de 6 ans, un vieux couple m'a pris sous leur garde. Des japonais très orgueilleux, qui semblaient ne m'avoir adoptée que dans l'unique but de ne pas se faire reprocher de ne servir à rien, car ils étaient trop vieux pour travailler et ils n'avaient aucune descendance pour contribuer dans la société. Maintenant, ils avaient au moins un enfant à élever... Alors que plusieurs enfants m'enviaient, moi je me sentais à nouveau confinée, et terriblement seule. Ils étaient très stricts et ne me permettaient aucunes sorties, ni même d'être moi-même : au moindre excès d'enthousiasme, j'étais de suite ramenée à l'ordre.
À cette époque j'ai aussi intégré l'école, où l'accueil a été moins chaleureux que je l'aurais cru. Pour des jugements divers -principalement de fausses rumeurs - je suis devenue en quelque sorte une paria. Même si je me suis fait quelques amis au fil des années, la performance scolaire primait sur le social pour mes parents, alors je passais le plus clair de mon temps à étudier, lire et faire des tâches à la maison.
Lorsque vint le moment de choisir ma spécialité, mes parents auraient souhaité que je prenne la voie du juridique, parmi les postes les plus importants et convoités de la ville. Cette fois encore j'ai failli leur obéir, mais à la dernière minute j'ai changé d'idée. Puisque je savais qu'ils faisaient partie de ceux que l'on considère comme des « rebelles » - c'est-à-dire que leur idéologie était de voir ce monde être développé à son maximum au détriment de son écosystème -, je leur ai simplement dit que je poursuivais mes études dans la science, pour devenir médecin par exemple. Fiers et confiants, ils m'ont crue, ils ne se questionnaient donc jamais quand ils me voyaient le nez dans mes livres de biologie.
Lorsque j'eu atteint ma majorité, j'ai quitté le nid familial pour vivre par moi-même comme je le souhaitais. De ce fait, j'ai aussi renié le patronyme de ma famille d'accueil pour retrouver celle que j'étais : Hotaru, qui me ressemble beaucoup plus. Me trouvant un petit boulot dans une ferme, j'eu une petite maison sur le terrain pour moi toute seule, avec la liberté à laquelle j'aspirais tant. Ma première excursion en dehors des limites de la ville fut pour moi comme la découverte d’un monde complètement nouveau, malgré les enseignements et les photos que j’avais reçu, de pouvoir y poser le pied était une expérience complètement différente. Même si cette nature est considérée comme hostile, j’aspirais à y passer le plus de temps possible plutôt que d’être en ville. Dès mes premières explorations fus fascinée par la flore de cette planète encore si mystérieuse, ciblant plus particulièrement les plantes toxiques et carnivores. Souvent, je ramenais des échantillons à étudier au labo et je ne répondais que vaguement à la façon de je me les suis procurés.
Rapidement, je grimpai dans les rangs des élèves ayant le plus grand potentiel du métier, et je terminai mes études avec une mention spéciale. Par contre, puisque les étudiants n'ont techniquement encore aucune expérience de terrain, j'ai été placée dans une troupe d'exploration en tant que stagiaire. N'ayant malheureusement plus le temps pour occuper mon emploi à temps partiel, j'ai dû quitter la maison que je louais à mes employeurs pour retourner vivre en ville, plus près des laboratoires et des lieux de départs pour les excursions. Il m'arrive tout de même de parfois me faufiler dans la nuit pour grimper à l’endroit le plus haut près du mur pour écouter et imaginer tout ce qu’il reste à découvrir de l’autre côté.